En économie, la loi d’Okun décrit la relation entre la production et l’emploi. Pour que les fabricants puissent produire plus de biens, ils doivent embaucher plus de personnes. L’inverse est également vrai. Une baisse de la demande de biens entraîne une diminution de la production, ce qui provoque des licenciements. Mais en temps économique normal, l’emploi augmente et diminue en proportion directe du taux de production à un niveau donné.
Qui était Arthur Okun ?
La loi d’Okun doit son nom à l’homme qui l’a décrite pour la première fois, Arthur Okun (28 novembre 1928 – 23 mars 1980). Né dans le New Jersey, Okun a étudié l’économie à l’université de Columbia, où il a obtenu son doctorat. Tout en enseignant à l’université de Yale, Okun a été nommé au Conseil des conseillers économiques du président John Kennedy, poste qu’il occupera également sous la direction de Lyndon Johnson.
Défenseur des politiques économiques keynésiennes, Okun croyait fermement à l’utilisation de la politique fiscale pour contrôler l’inflation et stimuler l’emploi. Ses études sur les taux de chômage de longue durée ont conduit à la publication en 1962 de ce qui est devenu la loi d’Okun.
Okun a rejoint la Brookings Institution en 1969 et a continué à faire des recherches et à écrire sur la théorie économique jusqu’à sa mort en 1980. On lui attribue également le mérite d’avoir défini une récession comme deux trimestres consécutifs de croissance économique négative.
Production et emploi
Les économistes se soucient en partie de la production d’une nation (ou, plus précisément, de son produit intérieur brut) car la production est liée à l’emploi, et une mesure importante du bien-être d’une nation est de savoir si les personnes qui veulent travailler peuvent réellement obtenir un emploi. Il est donc important de comprendre la relation entre la production et le taux de chômage.
Lorsqu’une économie se trouve à son niveau de production “normal” ou à long terme (c’est-à-dire le PIB potentiel), il existe un taux de chômage associé connu sous le nom de taux de chômage “naturel”. Ce chômage consiste en un chômage frictionnel et structurel, mais il n’y a pas de chômage cyclique associé aux cycles économiques. Il est donc logique de réfléchir à la manière dont le chômage s’écarte de ce taux naturel lorsque la production passe au-dessus ou en dessous de son niveau normal.
Okun a déclaré à l’origine que l’économie connaissait une augmentation de 1 point de pourcentage du chômage pour chaque diminution de 3 points de pourcentage du PIB par rapport à son niveau de long terme. De même, une augmentation de 3 points de pourcentage du PIB par rapport à son niveau de long terme est associée à une diminution de 1 point de pourcentage du chômage.
Afin de comprendre pourquoi la relation entre les changements de production et les changements de chômage n’est pas univoque, il est important de garder à l’esprit que les changements de production sont également associés aux changements du taux de participation de la population active, aux changements du nombre d’heures travaillées par personne et aux changements de la productivité du travail.
Okun a estimé, par exemple, qu’une augmentation de 3 points de pourcentage du PIB par rapport à son niveau de long terme correspondait à une augmentation de 0,5 point de pourcentage du taux d’activité, une augmentation de 0,5 point de pourcentage du nombre d’heures travaillées par employé et une augmentation de 1 point de pourcentage de la productivité du travail (c’est-à-dire la production par travailleur et par heure), le point de pourcentage restant étant la variation du taux de chômage.
L’économie contemporaine
Depuis l’époque d’Okun, la relation entre l’évolution de la production et celle du chômage a été estimée à environ 2 pour 1, au lieu des 3 pour 1 proposés à l’origine par Okun. (Ce rapport est également sensible à la fois à la géographie et à la période de temps).
En outre, les économistes ont noté que la relation entre les variations de la production et les variations du chômage n’est pas parfaite, et que la loi d’Okun doit généralement être considérée comme une règle empirique plutôt que comme un principe directeur absolu puisqu’il s’agit principalement d’un résultat trouvé dans les données plutôt que d’une conclusion dérivée d’une prédiction théorique.